Histoire de mon pigeonnier
Domaine : Russe

Histoire de mon pigeonnier

Isaac Babel

Collection poche n° 1

Nouvelle traduction du russe,
présentation, notes et notices
par Sophie Benech

Format : 110 x 178 mm
168 pages

ISBN : 978-2-35873-073-0

Mise en vente : 21 octobre 2014

7,00€

Le projet d’un recueil consacré à son enfance à Odessa court à travers toute la vie et l’œuvre de Babel. Il avait l’intention de le publier en 1939. Mais la plupart de ses manuscrits ayant disparu à la suite de son arrestation le 15 mai 1939, nous ignorons jusqu’à quel point le livre était achevé. Comme dans les Œuvres complètes éditées au Bruit du temps en 2011, le présent ouvrage est une tentative de reconstitution qui regroupe dix textes, parus pour la plupart dans des revues avec la mention, « tirés du livre Histoire de mon pigeonnier ». 

Ces récits ne sont pas présentés selon l’ordre dans lequel ils ont été écrits mais, pour autant qu’il a été possible de le rétablir, selon un ordre chronologique correspondant à l’histoire personnelle du narrateur. Le plus ancien, « Enfance. Chez grand-mère », date de 1915, et les derniers de 1932. Celui qui a donné son titre au recueil, qui est l’un des chefs-d’œuvre de son auteur, se réfère aux pogroms qui se déroulèrent en 1905, alors que le jeune garçon vivait encore à Nikolaïev.

Comme souvent chez Babel, les moments de la plus grande plénitude, de la beauté la plus accomplie ne sont pas séparés de la violence du monde, comme si la littérature ne pouvait trouver sa plus grande intensité que dans la confrontation avec le réel le plus âpre.

C’est aussi dans ces récits qu’il nous fait assister à la naissance de sa vocation de conteur : « Un jour, j'ai vu entre les mains du premier de la classe, Marc Borgman, un livre sur Spinoza. Il venait juste de le lire et ne pouvait s'empêcher de donner aux garçons de son entourage des informations sur l'Inquisition espagnole. Ce qu'il racontait était un savant baragouin. Il n'y avait aucune poésie dans les paroles de Borgman. Je n'ai pu me retenir et je suis intervenu. J'ai parlé à ceux qui voulaient bien m'écouter du vieil Amstedam, de la pénombre du ghetto, des philosophes, des tailleurs de diamants. Beaucoup de détails de mon cru venaient s'ajouter à ce que j'avais lu dans le livre. Je ne savais pas raconter autrement. Mon imagination donnait de l'intensité aux scènes dramatiques, transformait les dénouements, et mettait du mystère dans les entrées en matière. »

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