La Plongée
Domaine : Russe

La Plongée

Lydia Tchoukovskaïa

Traduction du russe par André Bloch, revue par Sophie Benech

Avant-propos de Sophie Benech

Format : 108 x 178 mm
216 pages

ISBN : 978-2-35873-090-7

Mise en vente : 23 novembre 2015

8,00€

Publié en 1967, ce beau récit, d’une grande simplicité, porte en épigraphe une citation de Tolstoï : « La moralité d’un homme se reconnaît à son attitude envers la parole. »

George Steiner, dans un article de la New York Review of Books où il décernait à ce livre le statut de « classique », en résume le début : « Nous sommes en février 1949, et la Jdanovchina – la purge des intellectuels décidée par Andréi Jdanov, le voyou en charge de la culture sous Staline – commence. L’action se passe dans une maison de repos pour écrivains dans la partie russe de la Finlande. Nina Sergeievna, une traductrice, est l’une des privilégiés auxquels l’Union des écrivains a accordé un mois de repos à la campagne, loin du stress moscovite. Officiellement, elle est censée se reposer ou travailler à ses traductions. Ce qu’elle essaie en réalité de faire, c’est de se plonger dans la rédaction d’un récit de la disparition de son mari pendant les persécutions staliniennes de 1938, et de se libérer ainsi, au moins en partie, d’un long cauchemar. »

À la torture face aux propos de ses compagnons de séjour, des intellectuels inféodés au régime qui crachent leur venin sur Pasternak ou dont les narines frémissent à la moindre rumeur des répressions qui sévissent à Moscou, elle se lie d’amitié, au cours de ses promenades dans la forêt enneigée, avec Bilibine, écrivain lui aussi, qui a vécu des années de camp et se trouve donc à même de l’aider pour sa « plongée », en lui apprenant ce que son mari a sans doute vécu. Un début d’idylle se noue. Jusqu’au jour où Bilibine lui confie le manuscrit du roman qu’il a écrit pendant son séjour : tout est travesti, elle reconnaît bien la mine où il lui dit avoir travaillé pendant ses années de camp, mais qui sert ici de décor à un livre de propagande réaliste-socialiste célébrant l’enthousiasme des travailleurs… Bilibine, qui s’est mis au service du mensonge, sortira de sa vie, et tous deux retournent à la noirceur de Moscou. 

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