Jean-Claude Schneider (né en 1936) a longtemps eu une dette envers Paul Celan. Jeune traducteur de l’allemand, il a rencontré le poète à Paris au début des années soixante à l’occasion d’un projet de traduction des poèmes de Celan en français aux éditions Gallimard qui, à la suite d’un malentendu, ne verra jamais le jour. C’est Celan qui, le premier, l’encouragea, lors de cette rencontre, à lire Mandelstam en lui offrant le petit livre de traduction du poète russe en allemand qu’il avait lui-même fait paraître en 1959. L’aboutissement du choc reçu alors, ce seront les deux volumes des Œuvres complètes publiées il y a deux ans.
Les pages de cet entretien sur Celan, publié une première fois aux éditions Apogée en 2002, sont nées, quarante ans après, de cette rencontre et ce projet qui n’aboutit pas au livre escompté, mais qui marque, néanmoins pour Jean-Claude Schneider — qui a lui-même publié ses premiers poèmes au Mercure de France en 1958 — le début « d’une conversation infinissable avec les seuls poèmes, enfin renouée et sans cesse recreusée ». Le livre est donc à la fois le recueil, longtemps différé à cause du malentendu initial, des traductions de poèmes de Celan par Schneider et un commentaire de ces poèmes, une lecture que l’on peut dire « fraternelle », si l’on connaît l’œuvre poétique de Schneider et en particulier de son dernier recueil Récitatif en ruine que nous publions parallèlement.
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