Journées 1945-1971
Domaine : Grec

Journées 1945-1971

Georges Séféris

Traduction du grec, préface et notes de Gilles Ortlieb

896 pages I 13,5 x 20,5 cm
ISBN 978-2-35873-211-6
Illustré de photographies
pour la plupart prises par Séféris lui-même.
Chronologie 1925-1971.
Index des noms de personne.

34,00€

LA PREMIÈRE TRADUCTION INTÉGRALE DU JOURNAL DE GEORGES SÉFÉRIS

Le présent volume, avec lequel s’achève notre traduction intégrale des 9 tomes de l’édition grecque des Journées, peut légitimement apparaître, dans la lignée du précédent, comme le livre « total » d’un poète, d’un diariste et d’un diplomate qui serait en même temps essayiste, historien, épistolier, photographe, traducteur, mélomane et lexicographe à ses heures.
Notre premier tome s’achevait sur les journées glaçantes du mois de décembre 1944, avec ses manifestations, ses combats de rues et ses tueries, annonciateurs de la guerre civile qui allait bientôt écarteler le pays. La nomination de Georges Séféris au poste de conseiller d’ambassade à Ankara, en 1948, lui permettra d’y échapper en grande partie, mais en aiguisant le sentiment douloureux et ambulant que la Grèce lui inspire depuis toujours. Tout comme le feront ses missions successives, à Londres d’abord, au début des années 50, et dans les pays du Moyen-Orient ensuite (Liban, Syrie, Iraq, Jordanie), à nouveau sillonnés pour l’occasion en tant qu’ambassadeur itinérant. À la fin des années 50, et jusqu’à son retour définitif en Grèce en 1962, le voyageur impénitent qu’il avait été jusqu’alors paraîtra s’estomper devant celui qui est entre-temps devenu l’ambassadeur de Grèce en Grande-Bretagne, dernière étape d’une longue, pesante, carrière diplomatique. En Angleterre même, l’ambassadeur finira par s’effacer devant le poète lorsque viendra le temps des honneurs et d’une reconnaissance d’autant plus assurée, dirait-on, qu’elle aura été relativement tardive, et qui culminera avec l’attribution du prix Nobel de littérature, en novembre 1963. La petite dizaine d’années qu’il lui restera à vivre, il les passera à arpenter son Ithaque retrouvée, tel un Ulysse réconcilié – même si les toutes dernières seront assombries et rendues mutiques par la dictature des colonels et la chape de plomb que ceux-ci imposent au pays. 
Au centre de ces pages, il y a, dans les années 1950 la découverte émerveillée de Chypre à l’automne 1953, comme une sorte de miracle venant en quelque sorte réparer la désolation que fut le retour au paradis perdu de son enfance, Skala, lors d’un voyage en Asie Mineure. On y trouvera aussi l’évocation de ses amitiés lumineuses avec T.S. Eliot, Saint-John Perse, Yves Bonnefoy, ses rencontres avec Henri Michaux, Paul Éluard, Dylan Thomas ou Pierre Leyris – qui contribuent à faire de lui notre quasi-contemporain – et, surtout, le lien indéfectible qui l’unissait à son pays, la Grèce, dans sa grandeur et ses petitesses. Mais au-delà de la radiographie d’une époque et d’une identité, cette somme est d’abord, et avant tout, le vademecum d’un poète qui ne cesse de s’interroger sur son art, à la recherche des conditions qui lui permettront de s’acquitter au mieux de sa tâche.  Car c’est au poète, aussi bien, qu’il revient « d’incarner sous sa forme la plus achevée la dimension spirituelle de l’aire hellénique, dont il se trouve être le porte-parole le plus responsable ».

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