Homme de lettres, dans le sens d’échanges de lettres, le poète et écrivain a notamment beaucoup échangé avec Pierre Pachet, écrivain et essayiste. Un ouvrage recense leurs échanges.
Georges Perros (1923-1978), qui avait fait de Douarnenez son port d’attache, était un homme de lettres. A double titre. D’abord, il y a ses textes, l’écrivain, poète est l’auteur des Poèmes bleus, d’Une vie ordinaire, des fameux Papiers collés. Lettres encore, c’était un sacré (pardonnez l’expression) « épistolairo ». Il a entretenu une correspondance soutenue avec Brice Parain, Jean Grenier et quelques autres dont Pierre Pachet (1937-2016) écrivain et essayiste.
C’est ce dernier qui entreprend l’approche de Perros. Une correspondance entamée en 1968 jusqu’à la mort du poète dix ans plus tard. Au fil des courriers, la relation de maître à disciple s’estompe. Les deux hommes ont des points de vue pourtant divergents, Perros est dans une posture existentielle en retrait, Pachet, notamment dans ses cours de littérature, a prôné l’engagement. Les deux hommes n’avaient pas non plus le même parcours. Grands lecteurs, Pachet et Perros prennent plaisir à échanger des idées, voire des petites choses sur le quotidien. « Pas foutu grand-chose, écrit Georges Perros à Pierre Pachet. Les navettes à Brest et Quimper me crèvent. Je ne me sens supportable qu’entre mes quatre murs, où je fume de partout, le cul sur mon poêle à pétrole, car on ne se prive de rien. Je fais même un peu de moto, l’essence, ici, précédant l’existence. » Ce livre recueille toutes leurs lettres échangées. A lire, au fil des pages, presque au hasard. En prenant tout son temps.
Par Jean-Marc Pinson