Télérama - n°3201 - Fitzgerald et Hemingway

 Télérama - n°3201 - Fitzgerald et Hemingway
21 mai 2011

Fitzgerald et Hemingway

Deux grands Américains en rayon : inédits de Fitzgerald, réédition du "Paris" d'Hemingway.

Woody Allen les regarde vivre dans son dernier film, Minuit à Paris, frères aimants, frères ennemis, immergés dans le décor et l'ambiance des années 1920, deux Américains à Paris dont on ne se lasse pas de s'entendre raconter dans le creux de l'oreille les frasques, les hauts faits et les états d'âme : Ernest Hemingway (1899-1961) et Francis Scott Fitzgerald (1896-1940). Quittant l'écran des yeux pour revenir à l'écrit, on peut aujourd'hui retrouver les deux splendides écrivains à travers plusieurs parutions nouvelles : côté Fitzgerald, un recueil de textes et d'articles « intensément personnels », demeurés en grande partie inédits en français, et regroupés sous le titre Un livre à soi ; côté Hemingway, une édition revue et augmentée de Paris est une fête, merveilleuse collection de « choses vues » parisiennes captées par le jeune écrivain alors qu'il vivait en France et par lui rassemblées en un volume à la fin de sa vie. Entre l'un et l'autre, pas question de choisir son camp. On ne peut qu'aimer, différemment mais avec le même élan, le désenchantement sans pesanteur, à fleur de peau, du magicien Fitzgerald, et la touche énergique et terriblement juste du bretteur Hemingway. Duquel paraît également, dans une édition bilingue, le très beau recueil De nos jours – des textes brefs, précis et frappants comme des eaux-fortes, variations sur le motif de la violence.

                                                                                                       Nathalie Crom